En ces temps difficiles, nous vous rejoignons chaque jour dans la prière et nous souhaitons beaucoup de courage à chacun pour continuer à supporter ce confinement éprouvant, pour affronter l’inquiétude de l’avenir, et pour certains traverser la maladie ou le deuil.
Le Ressuscité nous accompagne, Il est notre joie et notre espérance. Comme le chante la liturgie byzantine, par Sa mort Il a vaincu la mort, aux morts il a donné la vie.
L’icône de la « Descente aux enfers » exprime symboliquement cette victoire éclatante du Christ et le salut apporté à l’humanité.
Pour découvrir ou revoir cette représentation traditionnelle, nous vous proposons une petite visite en exclusivité dans l’escalier principal du monastère !
Que le Seigneur vous bénisse et vous apporte sa Paix.

Voici la nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s’est relevé victorieux des enfers. Car il ne nous servirait à rien de naître si nous n’avions pas le bonheur d’être sauvés !
Ô Nuit bienheureuse, qui seule a pu connaître le temps et l’heure où le Christ victorieux a surgi des enfers, c’est de toi qu’il est écrit : « La nuit illuminera comme le jour, la nuit est ma lumière et ma joie ! » (Exultet)

« Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude, un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles. Dieu est mort dans la chair et les enfers ont tressailli. Dieu s’est endormi pour un peu de temps et il a réveillé du sommeil ceux qui séjournaient dans les enfers. Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue. Il veut visiter tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Il va, pour délivrer de leurs douleurs Adam dans ses liens et Ève captive avec lui, lui qui est en même temps leur Dieu et leur fils. (…)
Le Christ, ayant saisi Adam par la main, lui dit : « Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts… Lève-toi, toi qui dormais, car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Relève-toi d’entre les morts, Je suis la Vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image. Lève-toi, partons d’ici, car tu es en moi et je suis en toi. À cause de toi, moi ton Dieu, je suis devenu ton fils ; à cause de toi, moi ton Seigneur, j’ai pris la forme d’esclave. Pour toi, homme, je me suis fait comme un homme, sans protection, libre parmi les morts. Pour toi qui es sorti du jardin, j’ai été livré dans le jardin et crucifié dans le jardin (…) Je me suis endormi sur la croix et la lance a percé mon côté à cause de toi. Et mon sommeil te fait sortir maintenant du sommeil de l’enfer. Lève-toi, partons d’ici, de la mort à la vie, de la corruption à l’immortalité, des ténèbres à la lumière éternelle. »
Levez-vous, et allons de la douleur à la joie, de la prison à la Jérusalem céleste, des chaînes à la liberté, de la captivité aux délices du Paradis, de la terre au ciel. Mon Père céleste attend la brebis perdue, la salle des noces est préparée, le Royaume des cieux qui existait avant tous les siècles vous attend. »
(Pseudo-Épiphane de Salamine, IVe siècle, Homélie sur l’ensevelissement du Christ 1…15.)


Tu es descendu sur terre pour sauver Adam, et ne l’y trouvant pas, ô Maître, tu es allé le chercher jusque dans l’enfer. (Matines du Grand Samedi de la liturgie byzantine)


Aujourd’hui, notre Sauveur a brisé les portes de la mort et ses verrous ; il a détruit la prison de l’enfer et renversé la puissance du diable ! (Répons des Ténèbres du Samedi Saint)
Pour approfondir :
une méditation de Mgr James, évêque de Nantes
une interview de Jean-Claude Larchet, théologien orthodoxe