Dans sa Règle, saint Benoît prévoit un partage équilibré de la journée du moine, entre la prière de l’office – ou prière des Heures, désignées selon l’avancement de la course du soleil – la lectio divina, le travail manuel ou intellectuel, et le repos.
La célébration de l’Office divin – ou Liturgie des Heures – rassemble la communauté aux différentes heures de la journée. L’Office liturgique est composé de prières chantées (psaumes de la Bible, hymnes anciennes) et de lectures.
Écoute de la Parole de Dieu, réponse à la Parole, tant dans la psalmodie que dans la prière commune et silencieuse : le colloque entre Dieu et l’homme s’inscrit dans le temps, à des heures et selon des formes précises.
Il se prolonge dans l’oraison et la prière personnelle.
À la fin de la nuit, c’est le grand office de veille et de méditation, en réponse à l’appel de Jésus : Veillez et priez, car nul ne sait l’heure du retour du Seigneur.
Au lever du jour, cet office salue l’avènement de l’Astre d’en haut, le Christ. La psalmodie de cet office s’achève chaque jour par les derniers poèmes du psautier, qui multiplient les invitations à la louange : Laudate ! Louez le Seigneur !
Les « petites Heures » ponctuent la journée comme autant d’invitations à la prière ininterrompue : Priez sans cesse ! Leur nom vient de l’usage antique de diviser le temps d’après le cours du soleil dans le ciel : douze heures pour le jour, douze pour la nuit.
Quand la lumière du jour commence à baisser, la communauté se réunit pour chanter l’office vespéral, le « sacrifice du soir ».
Lors du dernier office avant la nuit, l’Église implore la protection du Seigneur ; tout s’apaise, s’accomplit, prélude au grand silence de la nuit.
Chaque matin, la communauté se rassemble pour l’Eucharistie – la Messe. C’est le sommet de la journée, dont la Liturgie des Heures est à la fois la préparation et la prolongation.
Toutes réunies, nous écoutons la Parole de Dieu, spécialement dans la proclamation de l’Evangile. Puis nous nous unissons à l’offrande que Jésus fait de lui au Père et présentons à Dieu notre vie et notre prière. Ensemble, nous sommes plongées dans le mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ, auquel nous communions.
Au même titre que l’Eucharistie fait l’Église, l’Eucharistie fait la communauté.É
« Faites ceci en mémoire de moi ! » (1 Co 11, 24-25). Cet ordre du Seigneur, nous l’accomplissons en célébrant le mémorial de son sacrifice. Ce faisant, nous offrons au Père ce qu’il nous a Lui-même donné : les dons de sa création, le pain et le vin, devenus, par la puissance de l’Esprit Saint et par les paroles du Christ, le Corps et le Sang du Christ : le Christ est ainsi rendu réellement et mystérieusement présent.
Dans sa Règle (ch. 48), saint Benoît prévoit qu’une large part de la journée du moine soit consacrée à la lectio divina, la lecture priante de la Parole de Dieu.
Celle-ci occupe même la meilleure partie du temps, les premières heures du jour. Après l’Office du matin et avant toute autre occupation, la moniale se met à l’écoute de la Parole de Dieu par la lecture de la Bible. Seul à seul, elle rencontre le Christ Jésus, qui révèle Dieu le Père, par son Esprit Saint ; elle se remémore les grandes vérités de la foi. Pour mieux comprendre la Parole de Dieu, la moniale scrute aussi les écrits spirituels laissés par la Tradition de l’Église.
Lire pour apprendre à aimer : cette lecture est ardente, mais lente et désintéressée ; elle devient méditation, puis silence. Elle s’achève en prière.
Dans les Saints Livres, le Père qui est aux cieux vient avec tendresse au-devant de ses fils et entre en conversation avec eux ; or, la force et la puissance que recèle la parole de Dieu sont si grandes qu’elles constituent, pour l’Église, son point d’appui et sa vigueur et, pour les enfants de l’Église, la force de leur foi, la nourriture de leur âme, la source pure et permanente de leur vie spirituelle.
le chant grégorien est
le chant propre de la liturgie romaine
Vatican II, Constitution sur la sainte Liturgie
À l’Abbaye Notre Dame de Fidélité, l’Office divin est célébré en chant grégorien, dont les origines remontent au IVe siècle. S’il porte le nom du Pape saint Grégoire le Grand (540-604), celui-ci n’en est pas l’inventeur : il a surtout rassemblé et ordonné un répertoire déjà existant, qui s’est ensuite enrichi de pièces de diverses traditions.
Sur des textes en latin, extraits de l’Écriture Sainte, le chant grégorien utilise un système de huit modes musicaux, couvrant chacun une octave et inspirés des modes grecs antiques.
Le chant grégorien est plus qu’un accompagnement de l’Office religieux : il confère aux textes liturgiques une expression et un embellissement au contenu sacré de la Parole biblique. Il en favorise l’intériorisation et l’appropriation.
L’intégrale du Chant grégorien dans la paume de votre main
Désireux de présenter au grand public l’intégralité du répertoire grégorien à travers la prière d’une communauté monastique, John Anderson, neveu d’une moniale et producteur d’« Odradek records », nous a proposé de nous engager dans cette aventure en enregistrant nos Offices liturgiques.
Neumz est le premier et le seul enregistrement complet et la première ressource numérique complète pour les matériaux liturgiques. Les contenus du Psautier, du Lectionnaire, de l’Antiphonaire, du Répons et du Graduel sont assemblés en un “Liber Digitalis” multimédia du 21e siècle.
Le travail occupe une part importante de la journée monastique. La communauté s’efforce de vivre du travail de ses mains, comme l’y invite saint Benoît, et elle n’échappe pas aux nécessités et parfois aux dures réalités de la vie économique.
Cependant le travail monastique ne recherche pas le profit pour lui-même : il s’inscrit dans la vie du moine comme un prolongement de la prière liturgique et personnelle, mieux, il s’efforce d’être prière – la « prière des mains ». Il est vécu comme un service.
Le travail possède aussi une dimension intérieure, cachée, spécifiquement chrétienne. Il est à la fois participation à la Création et communion à l’œuvre rédemptrice du Christ.
Le travail des sœurs, ce sont d’abord tous les services de l’existence quotidienne d’une grande famille. La cuisine, la buanderie, le réfectoire ; l’entretien des vêtements, des bâtiments, des abords du monastère, le verger, la ferme et le potager ; l’économat, la bibliothèque…
Il faut aussi assurer la subsistance de la communauté et les revenus indispensables. Divers artisanats y pourvoient (enluminure, fabrication de confitures), ainsi que la culture de la vigne, de la lavande, des oliviers, des amandiers et arbres fruitiers.
Le travail intellectuel fait également partie de la tâche de chaque membre de la communauté. Non pour « produire » quelque chose, mais pour se former et mettre toujours davantage son intelligence au service de Dieu et des sœurs, et progresser ainsi dans la connaissance même de Dieu. Les compétences acquises peuvent aussi être partagées avec d’autres, c’est ainsi que des moniales collaborent à la traduction de textes latins pour les Éditions Sources Chrétiennes.
Cette formation permanente s’effectue à travers une étude personnelle et avec l’aide d’intervenants extérieurs qui donnent un enseignement à la communauté.
C’est alors qu’ils seront vraiment moines, lorsqu’ils vivront du travail de leurs mains, à l’exemple de nos pères et des Apôtres.
Règle de Saint Benoît
Ch. 48
Pour saint Benoît, la vie monastique est un combat où la présence de frères – de sœurs – nous aide à tenir bon, nous porte, nous encourage, nous fait grandir.
Dans la vie commune se révèlent aussi les faiblesses, les fragilités de chacune ; c’est ainsi qu’on apprend à se connaître soi-même et à porter les poids les unes des autres, dans la forte expérience du pardon mutuel et de l’œuvre de la grâce.
Les frères supporteront avec une très grande patience les infirmités d’autrui, tant physiques que morales ; ils s’obéiront mutuellement de tout leur cœur. Nul ne recherchera ce qu’il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui. Ils s’accorderont une chaste charité fraternelle ; ils craindront Dieu avec amour ; ils aimeront leur abbé avec une charité sincère et humble ; ils ne préfèreront absolument rien au Christ. Qu’Il nous amène tous ensemble à la vie éternelle.
Règle de Saint Benoît
Ch. 72
L’accueil des hôtes est une tradition chez les fils et filles de saint Benoît. Celui-ci dit en effet que, dans l’hôte qui se présente au monastère, c’est le Christ lui-même qui est accueilli.
Saint Benoît précise ensuite les conditions de cet accueil, empreint à la fois de respect, d’empressement et de réserve. L’hôte est reçu par le frère hôtelier, dans un logement à part.
Notre abbaye accueille les parents et amis de la communauté, ainsi que les personnes désireuses de faire une retraite, dans un climat de prière et de paix.
En soutenant l’Abbaye Notre Dame de Fidélité, vous aidez toute la communauté et vous nous permettez de répondre à la nécessité de rénover nos bâtiments et de conserver ainsi le patrimoine culturel et artistique de l’Abbaye.
Abbaye Notre Dame de Fidélité
1691 chemin du Pey de Durance
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