In tempestate
radicavi in alto

Dans la tempête, j’ai pris racine dans le ciel.
« L’Église a ses racines dans le ciel et ses feuilles
dans les tempêtes »

Cardinal Charles Journet, à Jouques, en mars 1972

Notre histoire

en quelques dates
Fondation de l’Abbaye Saint Louis-du-Temple (Paris)

 L’Abbaye Notre Dame de Fidélité est issue de l’Abbaye Saint Louis-du-Temple, fondée à Paris en 1816 par Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé, cousine du roi Louis XVI. Celle-ci prononce ses vœux de religion en 1802 sous le nom de sœur Marie-Josèphe de la Miséricorde chez les Bénédictines du Saint-Sacrement à Varsovie, après avoir passé 11 années d’exil à travers l’Europe. Rentrée en France en 1814, elle reçoit de Louis XVIII la propriété du Temple où a été emprisonnée la famille royale avant son exécution. Le monastère Saint Louis-du-Temple est fondé le 3 décembre 1816, dans un but de réparation pour les crimes commis pendant la Révolution et pour les outrages infligés à la famille royale prisonnière au Temple.

La communauté Rue Monsieur (Paris)

Les moniales sont contraintes de quitter le Temple en avril 1848 et la communauté s’installe au 20 rue Monsieur en septembre 1850. De nombreux moines, pères abbés, religieux, évêques, prêtres, missionnaires y font halte lors de leurs séjours à Paris. Ces rencontres ouvrent aux moniales un vaste horizon et leur permettent d’être attentives aux grands mouvements de pensée qui se développent dans l’Église. Foyer de conversion et de renouvellement intérieur, la « Rue Monsieur » exercera aussi, par sa vie liturgique, une influence spirituelle sur plusieurs générations d’écrivains et d’artistes, tels Ernest Psichari, Henri Massis, Charles-Marie-Georges Huysmans, François Mauriac, etc. L’abbé Jean Baptiste Montini, futur Pape Paul VI, y passera également et avant lui saint Jean Bosco !

Après les péripéties d’un long procès avec les héritiers de leur mère fondatrice, les moniales doivent quitter la « Rue Monsieur » en 1938.

Installation provisoire à Meudon (Hauts-de-Seine)

Une propriété a déjà été achetée à Limon le 25 août 1931, mais les travaux de construction ne peuvent commencer, faute d’argent. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, les moniales s’établissent provisoirement à Meudon, un provisoire qui durera finalement 13 ans..

Nos origines : Saint-Louis-du-Temple à Limon (Essonne)

En 1944, les plans sont finalisés, mais il faut encore attendre 1949 pour que le chantier débute. Le 10 juin 1950, la première pierre de l’église est bénie et posée par le nonce, Mgr Roncalli, futur saint Jean XXIII. Les moniales s’installent enfin à Limon en novembre 1951 et prennent part à la construction de l’église abbatiale. En 1967, l’Abbaye, qui compte plus de 110 moniales, envisage une fondation en Provence.

Fondation de Notre Dame de Fidélité
à Jouques (Bouches du Rhône)

Après plusieurs mois de recherche, les moniales font l’acquisition d’un domaine viticole au lieu-dit Pey de Durance, près du village de Jouques, à environ 25 km d’Aix-en-Provence. Le 6 octobre 1967, les six moniales désignées pour la fondation s’installent dans les locaux de l’ancienne ferme et chantent la première messe conventuelle dans l’ancien pressoir transformé en chapelle. Dix autres moniales de Limon les rejoignent dans les mois suivants, et dès 1970, les premières vocations se présentent.

Les concerts

L’aventure commence au mois de février 1990, lorsque le célèbre pianiste soviétique Sviatoslav Richter vient se reposer pendant quelques semaines à l’abbaye.

À cette époque, nous étudions le projet d’une fondation à Rosans, dans les Hautes-Alpes. L’artiste décide alors de donner un concert au bénéfice de la future fondation : le 7 mars 1990, un premier récital rassemble quelque 300 personnes dans l’église de l’abbaye et inaugure une collaboration exceptionnelle des plus grands musiciens à l’œuvre de construction d’un monastère.

Sous l’impulsion de René Martin, mélomane au grand cœur, créateur notamment du Festival international de piano de la Roque d’Anthéron et des Folles Journées de Nantes, des musiciens aussi prestigieux que Brigitte Engerer, François-René Duchâble, Radu Lupu, Anne Quéffelec et bien d’autres se succèdent à l’abbaye pour donner concerts et récitals.

Agrandissements et rénovations

Plusieurs décennies après les premiers agrandissements des bâtiments, au fur et à mesure de la croissance de la communauté, une nouvelle phase de travaux est engagée en 2014, incluant l’agrandissement de la bibliothèque ainsi que la construction d’une extension de la sacristie et une boutique monastique. Ce chantier est aussi l’occasion de mettre en œuvre un projet mûri depuis plusieurs années : la construction du clocher de l’église, en remplacement du petit campanile existant jusqu’alors.

En 2021, s’ouvre le chantier de rénovation du rez-de-jardin du monastère, espace de vie quotidienne des moniales. Construit à la fin des années 1970 avec peu de moyens, le bâtiment subit les atteintes du temps. Ce projet est au service des deux dimensions fondamentales de la vie monastique telle que l’envisage saint Benoît : Ora et Labora, prie et travaille, puisque le réaménagement de la crypte s’ajoute à celui de la cuisine et des ateliers. Il suit deux axes principaux : la reprise des réseaux (électricité, chauffage, canalisations…) et la mise aux normes, accompagnées d’une organisation fonctionnelle des lieux.

Mère Geneviève Gallois

Pour moi, l’Art se fond de plus en plus avec la vie, et la vie se fond de plus en plus avec Dieu ; elle descend toujours plus profond, au fond de moi-même, dans un trou qui n’a pas de fond ; et tout ce que j’ai à exprimer, en Art, est ce corps à corps avec Dieu, cette lutte pour éliminer tout ce qui sépare du cœur à cœur avec Lui. Le vitrail que je fais maintenant porte cette inscription : Aperi mihi, soror mea… Ouvre-moi, ma sœur, mon amie. C’est le résumé de la vie chrétienne : Dieu qui veut entrer, et l’âme qui Lui ouvre.

Mère Geneviève
Octobre 1952
Moniale et artiste

Notre famille monastique est marquée par le souvenir, l’œuvre et la spiritualité de Mère Geneviève Gallois (1888-1962), moniale et artiste de génie.

Lorsqu’elle entre au monastère de la Rue Monsieur en 1917, alors qu’une carrière artistique brillante s’ouvre à elle, sœur Geneviève fait, avec le don d’elle-même, le sacrifice de son art. Son caractère intransigeant et son sens aigu de l’absolu de Dieu ne la portent pas aux demi-mesures ! Vingt ans plus tard, elle est remarquée par un amateur d’art, le docteur Paul Alexandre. Elle donne alors une inimitable série de dessins sur la vie monastique, ainsi que des eaux-fortes et des vitraux.
Elle écrit beaucoup, et note ici ou là ses réflexions sur la vie monastique, dans un style aussi vigoureux que celui de ses dessins.

Exposition de ses œuvres

À Jouques, comme à Limon, une exposition permanente offre aux visiteurs la possibilité de parcourir l’itinéraire artistique de Mère Geneviève, depuis ses huiles de jeunesse jusqu’aux maquettes des vitraux.

VISITES

Pour visiter l ‘exposition des tableaux et dessins de Mère Geneviève Gallois, nous contacter trois jours à l’avance par téléphone au 04 42 57 80 17 ou par mail. Une moniale vous fera découvrir cette œuvre exceptionnelle.

L’exposition est également ouverte au public lors des Journées du Patrimoine.

Le musée est en cours de réfection.

Les fondations

Rosans – l’abbaye Notre Dame de Miséricorde

Au début des années 1990, notre communauté compte plus de cinquante moniales et la nécessité d’une fondation s’impose.

À proximité du village de Rosans, dans une petite vallée des Hautes-Alpes, les bâtiments d’une ferme sont aménagés pour accueillir un premier groupe de sœurs. Grâce à un vaste élan de générosité de la part de nos familles et amis (voir les concerts), nous commençons la construction d’un monastère dont l’ensemble sera achevé en 1999. La communauté se place sous le vocable de Notre Dame de Miséricorde, en écho à l’encyclique de Jean-Paul II Dives in Misericordia (1980).

Le dimanche de la Miséricorde, premier dimanche après Pâques, attire chaque année de nombreux fidèles et pèlerins.
En 2002, le monastère est érigé en abbaye et Mère Françoise Mathieu est élue première abbesse de la communauté, qui compte aujourd’hui vingt-sept moniales.

Au fur et à mesure des années, outre la confection d’hosties, elles ont développé divers artisanats (reliure, ornements liturgiques, bocaux de fruits, tisane, farine d’épeautre…).

Le site internet de l’Abbaye de Rosans :
https://www.abbayederosans.fr

Implorons la miséricorde divine pour la génération contemporaine ! Que l’Église, qui cherche à l’exemple de Marie à être en Dieu la mère des hommes, exprime en cette prière sa sollicitude maternelle, et aussi son amour confiant, dont naît la plus ardente nécessité de la prière !…

Saint Jean-Paul II, Dives in Misericordia

Bénin – le monastère Notre Dame de L’Écoute

Le monastère Notre Dame de l’Écoute est un fruit du jumelage qui relie les deux diocèses de Natitingou (Nord-Bénin) et d’Aix-en-Provence. Lorsqu’en octobre 2003, Mgr Pascal N’Koué, alors évêque de Natitingou, rend visite à la communauté de Jouques, il exprime son désir de voir s’implanter une communauté contemplative dans son jeune diocèse, évangélisé depuis une soixantaine d’années. Cette rencontre sera le point de départ d’une projet de fondation, que la communauté reçoit comme un appel du Seigneur. Le 26 octobre 2005, cinq moniales de Jouques rejoignent Perma, à 20 kilomètres au sud de Natitingou. Elles y mènent la vie monastique dans des locaux prêtés par l’évêché, avant de trouver un lieu pour le futur monastère.

Le chantier de construction débute en 2006 sur un terrain offert par un bienfaiteur, à proximité de Pèporiyakou. L’année suivante, la communauté emménage dans les premiers bâtiments du monastère, placé sous le vocable de Notre Dame de l’Écoute. L’enracinement se poursuit avec l’entrée des premières sœurs béninoises. Un peu plus tard, la construction de l’église puis celle de l’hôtellerie, permettent d’accueillir plus largement les retraitants, religieux, prêtres ou laïcs désireux de faire une halte spirituelle.

La population des alentours, pauvre mais fervente et joyeuse dans sa foi, adopte les moniales et les aide à s’enraciner en terre africaine. Malheureusement, au printemps 2022, pour des raisons de sécurité, la petite communauté, qui compte dix moniales dont trois sœurs béninoises, est contrainte de s’exiler au centre du pays. L’archevêque de Parakou les accueille très généreusement au centre diocésain, où elles reprennent peu à peu la vie monastique, tandis qu’à Pèporiyakou, le monastère est confié à la garde des Frères Obra de Maria.